Dans les clips vidéos, l’image de la femme est systématiquement liée à des images à la limite de la décence; plus elles sont proches de la nudité, mieux ça vaut…

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Le droit de vote, l’égalité des salaires, l’égalité des chances, le pouvoir politique, le droit à l’éducation autant qu’aux hommes, lutte pour l’abolition de l’excision, He For She… tels sont des slogans ou encore des combats que les femmes ont mené et continuent de mener. Des batailles ont été gagnées : c’est une femme qui trône au-dessus de la première puissance économique européenne, l’Allemagne ; et les adversaires se font rares face à elle. Que dire du FMI (Christine Lagarde) ? De l’UNESCO (Irina Bokova) ? De la Francophonie (Michaelle Jean)? Cependant, quelque chose vient salir ce tableau : l’image de la femme dans les clips vidéos d’une certaine génération de « chanteurs » et de réalisateurs de ces produits audiovisuels en Afrique et particulièrement au Cameroun.

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Pour faire un bon clip vidéo à l’heure actuelle, ce n’est pas compliqué. Il ne faut pas être un génie, encore moins proposer un film à la Thriller (Michael Jackson). La recette est simple : de belles voitures, des chanteurs les plus richement ou originalement vêtus, des boissons alcoolisées, et le plus important des filles les plus nues possibles. Force est de constater que plus les hommes se couvrent, plus les femmes se dénudent.

Si certains revendiqueront le droit de disposer de son corps, il est clair que les postures, les accoutrements des femmes et les rôles qu’elles incarnent dans les clips vidéos sont à des années lumières d’une attitude reportant à une certaine dignité, à la valorisation des femmes, et de montrer d’elles une image valorisante. Elles sont vêtues de simples caleçons, de strings, seins nus… et pour celles qui sont mieux vêtues, ce sont des robes moulantes qui dessinent entièrement leurs formes et sont si courtes qu’il aurait mieux fallu ne pas les mettre du tout.

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Dans des clips vidéos de certains artistes américains (notamment de rap), on a souvent vu des femmes nues dans des clips aux paroles ostensiblement obscènes. Les images pouvant être justifiées par les paroles. Et dans ce cas, les chaînes qui les diffusent prennent la peine de marquer « explicit content ». Et de plus, ces clips vidéos sont diffusés à des heures tardives.

Aujourd’hui, l’exception est devenue la règle. L’immoral est devenu tellement normal que s’il fallait attendre les heures tardives pour montrer les clips vidéos, plus de 60% du temps d’antenne des chaînes musicales seraient vides. Elles n’ouvriraient l’antenne à 21h que pour la refermer à 5 h du matin.

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Et le pire dans cette affaire c’est que les filles semblent se bousculer dans les rangs pour apparaître dans ces clips vidéos, jouer des coudes pour voir qui sera la plus nue au bord d’une piscine, la plus « collée » ou la plus extravagante. C’est à se demander si ce n’est pas nous qui sommes dans l’erreur. Par contre la question qu’on se pose bien est de savoir si ces filles (parfois des mineures) ont bien des parents, quelle éducation elles ont reçu et quelle image d’elle-même elles veulent donner. Elles passent pour des femmes bonnes qu’à se mettre nues, se trémousser sensuellement dans tous les sens, se faire toucher et « coller »(pour se référer à l’expression consacrée). Même celles qui chantent généralement semblent mettre plus d’accent sur le comment elles feront pour montrer leurs poitrines, leur sexe que sur le message que véhiculent leurs chansons. Message ? Encore faudrait-il qu’il y en ait un. Ces chanson tournent généralement autour du même thème : « bébé j’ai envie de toi » … et ça c’est un autre débat.

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Quand on pense qu’on se bat pour donner une place plus honorable aux femmes et qu’elles sont les premières à traîner cela dans la boue, c’est à se demander si on ne recule pas de 100 ans.

Les associations de lutte pour les droits des femmes, le Ministère de la femme et de la promotion de la famille devrait prendre très au sérieux ce problème et prendre des mesures, sensibiliser les jeunes femmes contre ces pratiques. Et s’il fallait revendiquer le droit à chacune (majeure ou mineure) à disposer de ses fesses, il faut sensibiliser au moins les chaînes de télé camerounaises sur les heures de diffusion de ces vidéogrammes.

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