
Zalika Souley est née au Niger en 1947, au lendemain de la seconde guerre mondiale. C’est pour certain la doyenne des actrices en Afrique, du moins sub-saharienne. Dans un contexte où le cinéma est alors considéré comme un art des « blancs » et un vestige de la colonisation, il n’est pas facile pour elle d’émerger. Mais la passion l’emporte. A 19 ans, elle incarne son premier rôle dans un film western tourné Afrique. Ce qui est déjà une curiosité et le reste encore en aujourd’hui sur le continent. Le film s’intitule alors Le retour d’un aventurier (1966, Moustapha Alassane). Elle entre aussi dans l’histoire comme ayant joué dans le film qui remportera le tout premier Etalon de Yennenga de l’histoire du FESPACO; il s’agit du film Wazzou polygame (1971, Oumarou Ganda).
C’est avec ce même réalisateur qu’elle fera Saïtane (1972), L’exilé (1980). On la retrouve aussi dans Femmes Voitures Villas Argent (1972), dans Yeo Kozoloa ‘s Petanqui (1983) et Djingarey Maïga l’Aube noire (1983).
En 2004, un film documentaire est réalisé sur elle par Rahamatou Keïta Al’lessi. Ce film fait comprendre l’impact de la chute de l’industrie cinématographique au Niger et en Afrique. Zalika, tombée dans la précarité a alors été obligée d’émigrer en France 4 ans plus tôt. Où elle vit d’un travail de femme de chambre.
Zalika est décédée le 27 juillet 2021 des suites d’une longue maladie. Elle s’était reconvertie en conteuse pour enfant dans son Niamey qu’elle aimait tant et qu’elle avait toujours eu du mal à quitter.