Alors que le Podcast prend de plus en plus de place, la place de la fiction dans ce nouveau média ne saurait être questionnée longtemps. Quel est son avenir?

Il y a encore quelques décennies, le film radiophonique avait quelque peu le vent en poupe au Cameroun par exemple. Les aventures mystérieuses de Patrick Nguéma Ndong sur Africa N°1 ou l’Anthologie du mystère de Pierre Billard ont bercé plus d’une génération sur la radio publique Camerounaise, la Cameroon Radio and Television (CRTV). Alors qu’on pensait l’air de la radio révolue, cette dernière semble avoir réussi à prendre le train de la technologie. Le podcast est venu redonner un visage nouveau au contenus audio. La fiction ne devrait pas être en reste.

Dans cet esprit, une rencontre a eu lieu entre la SACD d’une part, et d’autre part Sybille VEIL, la présidente-directrice de Radio France accompagnée de Emelie De Jong, la directrice de France Culture, et Blandine Masson, la directrice de la fiction sur France Culture. Les deux parties ont évoqué cette mutation de la radio vers l’audio et la place que doit y avoir la fiction. Il est relevé de l’échange qui s’en est suivi que, le podcast est une aubaine pour le monde de la fiction. Il va sans dire que cela touche au premier chef les auteurs – scénaristes. D’où l’invitation de la SACD à l’endroit du média public français.

« Notre média change et notre manière de le penser également. Nous sommes face à une bascule de la radio vers l’audio. C’est une formidable révolution qu’a amenée le podcast : on peut être écouté à tout moment.  Nous pensions en grilles, en flux. Aujourd’hui la révolution du podcast signifie être écouté dans la durée. On veut être réécouté après l’antenne. En télévision, les chaînes ont l’habitude de penser flux ET stock. Nous devons faire de la fiction de la plus grande qualité possible pour être réécouté. Il faut nourrir un catalogue, une audiothèque, penser à cette manière différente de nous écouter. »

Qu’en sera-t-il de ce média en Afrique? Le podcast n’est pas encore un médium très répandu en Afrique. Pourtant, la chasse aux contenus et notamment fictifs sont un argument qui devraient convaincre scénaristes et producteurs à se lancer à la chasse de ce trésor. L’aventure mystérieuse par exemple existe heureusement en podcast. C’est une merveilleuse façon de raconter les histoires et aussi de les vendre. Il y a toute une économie à créer autour de cela. Parlant d’économie, il est clair que la production d’un Podcast coute nettement moins cher qu’un film de fiction de 26 minutes ou de 52 minutes.

Un travailleur sur le chemin du retour, coincé dans un embouteillage, une femme au foyer courageusement penchée sur ses travaux domestiques, des travailleurs sur un chantier en quête de divertissement… Voilà autant de cibles bien choisies. De plus, télécharger un podcast ou l’écouter en streaming est moins « gigavore » que le faire avec un film de fiction.

Le podcast de fictions ne viendra certainement pas damer le pion à son équivalent audiovisuel, mais il a un avenir certain. Il faut simplement lui donner la place qui peut et doit être la sienne, développer autour l’économie qui va avec et créer des contenus de qualité. De plus, une adaptation des œuvres audiovisuelles en version audio ne serait pas incompatible.

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