La création originale de Canal + signée Anna Gomis nous plonge dans un univers profondément africain tant dans l’univers que dans la mythologie de l’œuvre.

Annoncé en grande pompe et même offert aux abonnés gratuitement, Manjak, la série créée par Anna Gomis est diffusée sur Canal+ Première. Elle entame sa deuxième semaine à l’écran.

Manjak raconte l’histoire de Jella, une jeune femme vivant à Dakar qui, à la mort de son père qu’elle a retiré de sa vie depuis 25 ans, est forcée de retourner en pays Manjak pour les funérailles. Ce qu’elle pensait être un voyage de quelques heures va s’éterniser. Son père, Formose, l’a en effet désignée comme successeur. Mais cette désignation qui va avec l’héritage que lorgnait le frère du défunt et sa femme vont faire d’elle la cible du couple.

Anna Gomis, la créatrice de Manjak.

Manjak est une œuvre de qualité. On ne reviendra pas sur l’image et le son qui sont un acquis pour les créations originales Canal+ ; on remarquera des effets spéciaux visuels assez subtils et rentrant dans la réalité du récit sans être de trop. Le casting n’est pas truffés de visages très connus dans l’espace des séries TV du moment. On n’a pas moins des comédiens campés dans leurs rôles. L’intérêt majeur de Manjak pour nous reste dans le scénario, le récit et la mythologie. S’il y a une chose intéressante et assez bien exposée dès le départ, sans ambiguité, c’est le poids des traditions sur la vie de Jella quand elle est en ville. Le refus systématique de celle-ci de renouer avec ses terres ancestrales, son père et son appel créent une catastrophe dans sa vie. Ses affaires malgré ses compétences ne marchent pas, sa vie sentimentale est une catastrophe (elle divorce). Ce sont des choses auxquelles on croit en Afrique et qui existent, qu’on y croit ou pas. De ce fait, l’histoire d’Anna Gomis, pour peu qu’on y prête une attention parle à toute la jeunesse africaine. Le retour aux sources est important. Dans ce monde qui va si vite, on ne saurait prendre le train de la mondialisation sans une attache à ses racines

DIALIKA HAÏLE SANE est « Jella » dans Manjak

Manjak est une œuvre qui décevra sans doute ceux qui s’attendaient à une saga, une série pleine de rythme, de « kiss kiss bang bang ». Manjak est un discours assez sérieux, une thèse qu’il faut prendre le temps de regarder posément, de savourer minute après minute ; parce que ses décors, ses costumes, ses hommes et femmes dans leur beauté africaine, la couleur de la nature et des terres, du sol, la musique subtile et présente à la fois… se savourent comme un film d’auteur dans une salle de cinéma dédiée.

Pour en savoir plus sur Manjak, cliquez sur le lien.

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