Au lendemain de l’édition 2022 des Journées du jeune cinéaste, Maïmounatou revient sur le parcours et les enjeux de cet événement qui a réussi à se faire sa place.

SM: Au lendemain de cette édition 2022 des Journées du Jeune Cinéaste, le bilan comment est-il ?

Le bilan est plus que satisfaisant. Nous avons été émerveillée par l’affluence du public et l’engouement des cinéastes et des médias. Nous étions enchantée de savoir que toutes les activités étaient courues, malgré les caprices du climat et la pluie. Nous profitons de l’occasion pour remercier le Ministère des Arts et de la Culture, la marraine de la 5e édition, Lucie Memba Bos, ainsi que tous les partenaires et sponsors qui ont contribué à rendre cette édition exceptionnelle.
Par ailleurs, nous sommes heureux de voir les jeunes partir de l’évènement la tête pleine grâce aux connaissances reçues lors de la master class de la marraine, les ateliers de formations animés par Arnaud Ndong, Deneuve Djobong, Frank Thierry Léa Malla et bien d‘autres.

S’il fallait améliorer quelque chose, je demanderai aux promoteurs culturels de s’entourer des professionnels de la communication, afin de faire large d’écho des évènements qu’ils organisent. Qu’ils mettent sur pied égerment une bonne stratégie de communication.

Maïmounatou Bourkaka, Journaliste et promotrice des Journées du jeune cinéaste.

Qu’est-ce qui t’a motivée à créer les Journées du jeune cinéaste ?

L’idée de départ était de faire savoir au public qu’on produit de bons films au Cameroun. En effet, lors de mes différents voyages, on me demandait toujours des nouvelles de Thierry Ntamack, William Seugnou et Mitoumba. A l’époque, ce n’était que ces trois-là que le grand public connaissait. Et c’est ce qui m’a amené à déduire qu’il y avait un réel problème de distribution des films. Ces trois cinéastes sont connus parce qu’ils rendaient leurs œuvres accessibles. Je me suis donc donné pour mission de mettre en lumière les jeunes talents du Cameroun. C’est ainsi que j’ai fait une annonce sur Facebook, invitant dix personnes à venir regarder des films chez moi et un ami qui travaillait au Clac m’a proposé d’organiser la séance de visionnage au sein du Clac. Et, je me suis assise avec mon amie Laurence Diane Djuidje pour concevoir le projet. C’est ainsi que nait La Journée du Jeune Cinéaste en 2018. Et l’évènement devient Les Journées du Jeune Cinéaste plus tard, au regard de la forte demande en formation et ateliers pour jeunes.

Après ce parcours, des œuvres projetées la première année à celles vues cette année, tu penses qu’il y a évolution, régression ou stagnation ?

Comme l’a souligné le président du jury lors de la soirée de clôture, il y avait beaucoup de bons films qui dénotent de l’évolution constante du cinéma camerounais. Il y a vraiment de l’espoir, car ces jeunes loups ont des dents bien longues.

Un volet important de la construction de notre cinéma, la formation, était encore au menu des JCC cette année ; en quoi a-t-elle consisté ?

Nous avons recensé les problèmes qui minent les jeunes cinéastes au cours de l’année pour leur proposer des ateliers dans ce sens. Il y a eu tout d’abord, le scandale lié à la signature des contrats qui a divisé la Toile au début de l’année. C’est dans ce sens qu’Arnaud Ndong a animé un atelier sur le métier d’acteur, en mettant l’accent sur la signature des contrats. Autre problème relevé, l’interprétation. L’on constate de plus en plus, que les acteurs ont du mal à dire leurs textes. Ils récitent le plus souvent. Certains ont aussi du mal à se détacher des personnages qu’ils ont eu à incarner. C’est ce qui a amené Deneuve Djobong à animer l’atelier à ce propos. Autre fait, la recherche de financements, l’éternel fléau du cinéma africain. Des pistes de solutions ont été proposées par Frank Thierry Léa Malle. On devrait aussi avoir un atelier sur l’écriture de scénario animé par Nkanya Nkwai, mais cela n’a pas été possible à cause de ses contraintes administratives. Mais, ce n’est que partie remise.

Inviter les uns et autres à se former, afin de produire des œuvres de qualité.

En tant que journaliste, que penses-tu de la couverture des événements cinématographiques par les médias ? que faut-il améliorer ?

En toute honnêteté, j’ai été émerveillée par la couverture médiatique réservée à cette édition. Il y a eu une cinquantaine de médias d’ici et d’ailleurs qui ont relayé les informations concernant les Journées du Jeune Cinéaste. Et, c’était remarquable. Ça montre que le cinéma occupe de plus en plus une place de choix au sein des organes de presse. S’il fallait améliorer quelque chose, je demanderai aux promoteurs culturels de s’entourer des professionnels de la communication, afin de faire large d’écho des évènements qu’ils organisent. Qu’ils mettent sur pied égerment une bonne stratégie de communication.

Que faut-il améliorer aussi dans l’univers du cinéma Camerounais ?

Beaucoup de choses ont été dites à ce propos par des ainées.

%d