Le 18 novembre 2021, Douala et plus précisément Canal Olympia Bessengue, était The place To Be pour le gratin du cinéma camerounais trié sur le volet. Des professionnels du 7è art et l’essentiel des vedettes du petit et du grand écran étaient invités et présents. Et comme invité spécial, le prédécesseur de Frank Olivier Ndema comme MC, la vedette qu’on ne présente plus, Serge Abessolo. Cette édition a fort opportunément été mise sous le parrainage d’Ebenezer Kepombia akias Mitoumba, qui prend de plus en plus les galons de Parrain du cinéma camerounais; en présence du représentant du ministre des arts et de la culture, le Dr Madiba directeur de la cinématographie, et de celui du maire de la ville de Douala, en la personne de son deuxième adjoint.

Une édition hommage.

Cette édition aura été pleine d’émotion. Un Prix spécial a été décerné à titre posthume à Bertin Ekossono, une de ces petites fourmis qui ont permis à tant de productions de voir le jour. Mais hélas, il est décédé trop tôt… Les LFC ont tenu à lui rendre un vibrant hommage, et c’était réussi. Et puis, il y a Douala Marthe Toto qui après 4 décennies dans ce métier se voit honorée une fois de plus devant au moins 3 générations qu’elle a inspirées et qui ont grandi sous son modèle. Et puis, il y aura eu l’Honorable Zambo Ntoumba, une autre de ces personnes de l’ombre qui rendent possible les tournages par l’accueil et la facilitation dans des zones (rurales ou urbaines) où on a toujours besoin de gens qui comprennent ce qu’on fait et permettent qu’on ait accès à ce dont on a besoin.

Ce qui fait la réelle valeur des LFC…

Ce qui fait à notre sens, la réelle valeur des LFC, c’est de primer des métiers mal connus du public mais si importants dans la chaîne de production. On a à faire à une cérémonie de récompense qui n’est pas liée à un festival. Le son, l’image, les costumes, le décor, le scénario dans diverses catégories (court, long métrages, documentaires…) sont passés en revue. Si les comédiens et acteurs sont les vitrines du cinéma parce qu’étant le premier contact avec le public, ils ne sont que la partie émergée de l’iceberg. Et dans un système où les réalisateurs ont très souvent été plus stars que les acteurs, et où les autres métiers étaient totalement ignorés, le LFC viennent remettre les pendules à l’heure. Ces techniciens en même temps prennent du galon, car être nommé et récompensé aux LFC vaut désormais son pesant d’or.

Un Palmarès 4 étoiles et logique…

Le jyry présidé par Doris Jiofack a remis une copie qui ne fera rougir personne et qui respecte la logique. Si Enah Johnscott et son film The Fisherman’s Diary a logiquement remporté le grand prix, les différentes catégories n’en ont pas moins été disputées.

Et la ville de Douala s’en mêla… heureusement…

La ville de Douala était représentée par le deuxième adjoint au « Super maire » comme on dit ici. Et les nouvelles ont été bonnes. L’expérience Burkinabè des dirigeants de la ville à l’occasion du dernier Fespaco leur a donné des idées; en effet, Douala n’est jusqu’ici que l’ombre de ce qu’elle représente dans l’espace cinématographique africain. Ouagadougou, ville jumelle de Douala a fait forte impression. Ainsi, une direction en charge des affaires culturelles notamment a été mise sur pied. Et la ville compte bien s’intégrer encore plus dans la promotion du 7è art. Des pistes sont en voie d’examen, parmi lesquelles en bonne place la réhabilitation des cinémas. Et cette nouvelle incursion de la Ville de Douala, un des centres les plus chauds du Cameroun en termes de tournage après la destruction du pôle que représentait la zone anglophone par la sale guerre, redonne espoir au cinéastes et cinéphiles.

And the winners are…

Prix d’Honneur: Douala Marthe Toto, Honorable Zambo Ntoumba, feu Bertin Ekossono.

Prix LFCinéphiles: Muriel Blanche.

Prix spécial métier de l’ombre: Sigala Lovet, directeur de prodution

Meilleure actrice dans un court métrage: Hortavie Mpondo (The Solo girl, Dante Fox)

Meilleur acteur dans un court métrage: Rigobert Tamwa (Corina de Jean-Baptiste Foko)

Meilleur scénario court métrage: Léa Malle (Angle de Lea Malle)

Meilleur court métrage « Run » de Rodrigue Fotso

MEILLEUR DOCUMENTAIRE COURT – “800 EYES” de Bernadette Nsokika Fonlon

MEILLEUR DOCUMENTAIRE – “La Mort, ce cadeau de Vie” de Madeleine Autet

MEILLEURE ACTRICE DANS UN 2nd RÔLE – Ndamo Damarise, dans “The Fisherman’s Diary” d’Enah Johnscott

MEILLEUR ACTEUR DANS UN 2nd RÔLE – Samson Vugar, dans “Where I come from” de Takong Delvis Mezzo

MEILLEURE ACTRICE DANS UN 1er RÔLE – Laura Onyama, dans “Saving Mbango” de Nkanya Nkwai

MEILLEUR ACTEUR DANS UN 1er RÔLE – Godisz Fungwa, dans “Saving Mbango” de Nkanya Nkwai

MEILLEUR SCENARIO – “Innocent(e)”, écrit par Lea Malle Frank Thierry

MEILLEURE IMAGE – René Ettat, pour “The Fisherman’s Diary” d’Enah Johnscott

MEILLEUR SON – Hervé Guémété, pour “Bendskins” de Narcisse Wandji

MEILLEUR COSTUME – Bi France, pour “4th Generation” de Cosson Chinepoh

MEILLEUR MAQUILLAGE – Gki Barbie & Chinonso Sunshine, pour “Saving Mbango” de Nkany Nkwai

MEILLEUR DECOR – Fokwa Babila, pour “The Fisherman’s Diary” d’Enah Johnscott

MEILLEUR MONTAGE – Rodrigue Tchassem, pour “Bendskins” de Narcisse Wandji

MEILLEUR FILM – “The Fisherman’s Diary”, d’Enah Johnscott

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