
La notion d’avant-première n’est pas encore bien assimilée par les producteurs Camerounais. Une étape pourtant importante dans la promotion et la communication des films.
Les salles de cinéma sont de retour dans les grandes villes du Cameroun: Eden, Genesis, Canal Olympia, Sita Bella… sont autant de nouvelles places fortes du cinéma. Même si la frontière entre les téléfilms et les films de cinéma n’est pas encore totalement perçue dans cette nouvelle vague, les films qui sortent en salles et y sont diffusées commencent à foisonner. Il ne se passe plus un mois sans qu’un film soit annoncé. Le ratio face aux blockbusters américains est extrêmement faible. Ceux-ci représentent 99,9% des films programmés dans les salles ci-dessus citées.
Mais la démarche dans la promotion de ces films n’est pas toujours respectée. Et en résultat, on a des films qui sont peu vus ou mal vus. La chronologie des médias, même si elle a été bousculée par les nouveaux formats et les nouveaux médias. Dans une certaine précipitation ou une méconnaissance de certaines étapes, parfois mal motivés nous poussent loin des sentiers battus et toujours nécessaires. Dans ce sillage, il y a la notion des avant-premières.
L’avant-première…
C’est une projection qui se tient avant la première. Elle a lieu donc avant la toute première exploitation commerciale du film. Elle est réservée aux partenaires commerciaux, aux critiques et aux vedettes du film (et autres) afin de leur faire découvrir le film et recueillir leurs impressions. Ainsi, le public qui attend la première a déjà les échos de ce qui se trame et est plus qu’avant intéressé à regarder le film.
Historiquement, c’est au début du XXè siècle que la notion d’avant-première prend une plus grande importance, et prend le véritablement le visage qu’elle a aujourd’hui. Sid Graudman serait, selon des historiens, l’inventeur de l’avant-première dite moderne.
La distribution des films des films au Cameroun notamment, du fait de l’absence de distributeurs de métiers, est faite par le producteur qui généralement n’en a pas les codes, a déjà dépensé énormément d’argent et arrive à cette étape sur les rotules, parfois ruiné. Il se contente donc d’une projection ou deux et s’arrête là. Cette projection généralement sur tapis-rouge, courue par les médias et les vedettes est alors appelée par plus d’un avant-première. C’est un abus de langage. Qu’elle soit faite sur une plateforme de streaming, dans une salle conventionnelle ou dans hôtel 5 étoiles, une première projection ouverte au grand public et payante ne saurait être une avant-permière.
Il est donc temps qu’on rentre dans les rangs.