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Innocent(e) de Frank Thierry Lea Malle sera diffusé ce 20 mai sur Canal+ Afrique.

Après une série court métrages, avoir été lauréat du concours 10 jours pour un film qui lui donnera l’occasion de faire un stage en Allemagne, Lea Malle a enfin sauté le pas. Comme une évidence pour ceux qui suivaient sa pente ascendante, Innocent(e) est sorti des tripes de l’auteur. C’est ce premier long métrage qui sera diffusé sur les antennes de Canal+ Afrique 2020. En ce jour de fête nationale au Cameroun, ça sonne peut-être un peu comme un signe pour ce jeune auteur qui est un des espoirs du cinéma camerounais, du fait de sa constance dans la production comme dans l’équipe qui l’entoure. En effet, Inception Arts & Com, une équipe de jeunes qui en veulent entoure Lea Malle depuis un bon moment. D’ailleurs, une de ses actrices fétiches Virginie Ehana est encore à l’affiche d’un film de Lea. Rendez-vous est pris le 20 mai 2020 à 20h30 (heure d’Afrique centrale). En rappel, le film est sorti en salle en décembre 2019 en salles à Yaoundé et Douala.

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INNOCENT(E): LA PROMESSE TENUE DE LEA MALLE ET Cie.

Innocent(e) a donc été diffusé sur les antennes de Canal+ Afrique ce 20 mai 2020. Et la date n’est pas fortuite. Dans le film, le crime qui entraîne tous ces événements et impliquant un homme politique a été commis un 20 mai… On attendait donc Lea Malle, certains peut-être pour mieux s’en moquer comme c’est souvent l’habitude au Cameroun malheureusement; mais la majorité en soutien à cet espoir du cinéma camerounais. Et je crois que dans l’ensemble, on n’a pas été déçu. Avec Lea Malle et Innocent(e), l’espoir est permis. On notera d’abord un scénario mené avec la touche qu’on lui connait. Il n’a pas cherché à compliqué mais a donné la juste dose pour une histoire entraînante qui rebondit quand il faut. Et que dire du casting ! C’est clair, pour ceux qui refusaient encore de le comprendre au Cameroun : un bon film c’est certes un bon scénario puissance trois, mais c’est aussi un bon casting. Et Lea a regroupé ce qu’il y a de meilleur au Cameroun en ce moment : « Eshu » Rigobert Tamwa, Tatiana Matip (qui nous manquait tant), Axel Abessolo (une confirmation : quel que soit le rôle, sa durée à l’écran, il irradie tout), Daniel Leuthe encore magistral ! Osman Sali. Et les jeunes loups aux dents longues : l’actrice fétiche de Lea, Virgine Ehana qui prend du galon, Passy Ngah qui suit les traces de Tatiana, Manoella Nguetse-Dypark, Noël F. Tiognou Tadzong, dans un grand jour, Landry Beyeme, présent dans sa discrétion et bien sûr l’innocente ! Fidèle Ngo Bayigbedeg : un espoir sur, un visage à suivre. Et que dire de Marie-France Mbarga, la juge d’instruction ? Excellente ! Où était-elle tout ce temps, pourrait-on se demander. Innocent(e) nous offre un des face à face les plus beaux de scènes de plaidoyer au cinéma camerounais: Tatiana Matip vs Daniel Leuthe.

Bref, Innocent(e) est aussi la preuve par 9 que le travail professionnel et bien mené avec le temps que ça requiert donne sans doute un résultat digeste. De la production à la diffusion en passant par la distribution, cela se ressent que la démarche a été scrupuleusement professionnelle. Normal quand on travaille avec Canal+ et Cécile Gérardin entre autres. Le cinéma, c’est un travail d’équipe c’est une longue chaîne qu’on a l’habitude de tronquer chez nous pour aller vite et faire des œuvres ensuite inexploitables et dont l’espérance de vie est réduite. Si au Cameroun, à l’heure actuelle, nous avons 10 films tels Innocent(e) par an, il est clair que le public reviendra en salle et les diffuseurs toqueront de nouveau à nos portes. Merci à Lea Malle et toute son équipe notamment Bethel Petho (la touche d’un montage professionnel), le premier assistant (Eric Demtare) et l’homme du son (Jean Marc Cedot alias « Dikoumé) et tous les autres… Lea Malle a créé un antécédent dans sa carrière, il est entré par la grande porte et on ne peut que lui souhaiter tout le bien qui doit en découler.

Paul Stevek

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