Après la flopée de dénonciation qui ont mis à nu les agissements du producteur américain Harvey Weinstein, nous nous sommes interrogés sur l’ampleur du phénomène au Cameroun. Et le constat est grave.

Par Paul Stevek

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la comédienne Lupita Nyongo’o une des victimes du producteur Harvey Weinstein. 

Quand on est en immersion dans le milieu du cinéma, il ne faut pas trop de temps pour se rendre compte qu’être une femme dans ce métier peut être extrêmement éprouvant.  Le harcèlement va des mots déplacés et parfois ostentatoirement sexuellement orientés, aux gestes les plus déplacés. Que vous soyez célibataire ou femme mariée, tout y passe. Ceci est la forme un peu sournoise du harcèlement.

La forme la plus violente reste ce que nous appellerons ici les « casting canapé ». Des réalisateurs producteurs font des propositions indécentes à des femmes pour leur donner des rôles dans leurs films. Des noms, parfois de cinéastes très connus circulent; mais en l’absence de dénonciations formelles, nous ne pouvons les citer. Quoi qu’il en soit, parfois elles en parlent, les citent à demi mots; tout le monde le sait mais on n’ose pas dénoncer.

Comme le relève d’ailleurs la réalisatrice Mele Keung, dans un post que nous avons fait récemment avec le hashtag #balancetonporc_Cameroun : « Techniciens et comédiennes transforment les plateaux en orgie ».

Le plus triste est cependant que certaines femmes s’y plaisent et croient qu’un rôle s’obtient plus facilement en faisant un tour dans la chambre du réalisateur/producteur. Heureusement, nous osons croire que ces cas sont minoritaires. Sandrine Ngueffo (scénariste) écrit : »Harcèlement sexuel de qui par qui?Des hommes par de femmes où le contraire? Dans le cinéma camerounais le harcèlement sexuel existe sous forme de chantage sexuel. Les hommes réalisateurs harcèlent les femmes comédiennes. Vous réussissez avec brio le casting au moment de signer le contrat, il te harcèle et lorsque tu refuses, s’en suit le chantage. Car ceux-ci sont très souvent producteur- réalisateur… ».

Cependant, malgré le fait que leurs aînées d’occident sortent de leur torpeur et dénoncent les agissement du magnat HArvey Weinstein, les camerounaises restent silencieuses. Sont-elles insensibles à la question? Inconscientes de la gravité de la situation? complices ou simplement victimes de l’omerta?

Une réaction aurait tout de même été appréciée, afin de rendre le milieu plus sain.

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