
Engo Ferdinand nous a accordé une interview fleuve où il parle aussi du Festico et de ses relations avec les jeunes, les autres cinéastes, du FESTICO et de ses perspectives professionnelles.
Septième Magazine: qu’est-ce que le premier assistant réalisateur?
Le 1er assistant réalisateur c’est le disque dur d’une production (tournage d’un film) de la préparation jusqu’au dernier clap. En d’autres termes, c’est celui à qui revient la mission de coordonner et de planifier le tournage d’un film.
SM: quel est son rôle dans la production?
PENDANT LA PREPARATION ; il récupère le scénario des mains du producteur / réalisateurs, fait le dépouille, établie les différentes listes (accessoires, décors, voitures, animaux, effets spéciaux, artistique, technique, …) en collaboration avec les autres chefs de poste, organise et coordonnent les réunions techniques et artistiques, cordonne les répétitions des comédiens et éventuellement les repérages, élabore un plan de travail et conçoit la feuille de service. Il doit également assister le réalisateur lors du découpage technique, pour avoir une parfaite maitrise de l’agencement des plans de chaque scène du film, ce qui lui permettra d’anticiper et de gagner du temps lors du tournage.
PENDANT LE TOURNAGE ; le 1er assistant réalisateur établie quotidiennement les feuilles de service, cordonne le tournage pour faire respecter le timing du plan de travail (préalablement approuvé ou validé par le directeur de production et le réalisateur) et les lignes budgétaires allouées à l’étape de la production / tournage du film.
SM: A quel moment intervient-il dans la production?
Le 1er assistant travail durant toute la préparation de la production / film et sa mission se termine le jour du dernier clap (dernier jour de tournage).
NB ; le 1er assistant n’intervient pas à la poste production

SM: comment devient-on 1er assistant réalisateur?
La chronologie voudrait qu’on commence par être stagiaire mise en scène, puis 3ème assistant, ensuite 2ème assistant et enfin 1er assistant réalisateur. Mais dans notre environnement, nombreux sautent ces différentes étapes et commencent directement 1er assistant réalisateur.
SM: Concernant la formation liée métier
- suivre une formation académique spécialisée (formation diplômante)
- commencer directement sur le tas (learning by doing)
SM: Quel est l’état de ce métier au Cameroun (il y’a t’il des 1er assistants de métier?)
Métier encore très méconnu et donc la plupart des producteurs / réalisateurs ignorent les prérogatives. Les 1er assistants réalisateurs de métier, il n’y a presque pas au Cameroun et même et Afrique centrale. TOUT LE MONDE VEUX ETRE PATRON / REALISATEUR

SM: parlant de toi, comment t’insères tu dans le cinéma et comment rencontres-tu le métier de premier assistant réalisateur ?
Etant donné que les études m’énervent et m’ennuient depuis mon enfance, je décide d’arrêter mes études au secondaire en 2021, j’avais alors 17 ans. Prédestiné à rien, je suis au quartier et occupe mes journées comme je peux. En 2021, Je croise donc le chemin d’un d’un voisins du quartier qui s’appelle BARRY OLIVIER AMAYEN qui lui travaillait déjà (chef electro / machiniste) dans le cinéma. Il me prend alors comme son homme à tout faire / stagiaire, et me propose comme homme à tout faire aupres de ses amis réalisateur et producteurs. Et je vais travailler à ses côtés pendant plusieurs années
En ce qui concerne la rencontre avec le métier d’assistanat de réalisation, je rencontre partiellement le métier vers 2007 en travaillant sur les petits plateaux de mes amis réalisateurs, mais je le rencontre véritablement en 2011 / 2012 lorsque le producteur /réalisateur CYRILLE MASSO m’en parle en profondeur et m’offre par la suite une bourse pour aller me faire former / spécialiser en assistanat de réalisation à l’isis (institut supérieur de l’image et du son).
C’est également après cette première formation à l’isis que j’ai compris pourquoi ce métier n’encourage personne à l’exercer ; car il est trop exigent
SM: Pour toi, quelles sont les qualités que doit avoir un premier assistant réalisateur ?
Un 1er assistant réalisateur doit être un passionné de l’extrême ; la maitrise du fonctionnement d’un plateau de tournage doit être sa base ; il doit développer le sens de l’organisation et celui de l’anticipation ; la concentration, la patience et l’endurance doivent être ses alliés ; la diplomatie, le bon sens et le sens de l’humour doivent être ses armes ; une forte personnalité et le charisme doivent habiter en lui ; il doit être décomplexé et moins rancunier ; il doit avoir une parfaite connaissance de l’outil informatique, une culture générale et cinématographique pointue et surtout une très haute connaissance des métiers du cinéma.
SM: n’as-tu jamais songé passer le cap de réalisateur?
C’est vrai que ça me traverse souvent de temps en temps l’esprit, mais j’évite de sombrer dans le suivisme (devenir réalisateur à tout prix) qui envoute 95% de ceux qui se lancent dans le cinéma.
Personnellement, j’ai reçu une éducation cinématographique très rigoureuse basée sur le respect des postes de travail, sur le sens du travail bien fait et de l’honnêteté instinctuelle. L’éthique m’oblige donc à fonctionner de manière chronologique sans bruler les étapes, et ça prend du temps pour y arriver. Je pense que la réalisation cinématographique est réservée à deux catégories de personnes ; les super doués artistiquement parlant ou les cinéastes expérimentés ayant développés une vision artistique très pointue au fil des ans.
Mais étant donné que l’assistanat de réalisateur est un métier à part entière du cinéma, je ne trouve donc aucun intérêt à quitter un poste de travail que je commence à maitriser au bout des doigts, pour me lancer dans un autre poste qui semble plus complexe.

SM: Quels sont les projets qui t’ont marqué?
Projet dans lequel j’ai travaillé ;
Honnêtement, je suis très bluffé par le traitement artistique et la thématique développés dans le film « enterrés » de Françoise ELLONG
Projet dans lequel je n’ai pas travaillé ;
Le film « le grand blanc de l’ambaréné » de basseck ba khobbio, que je considère comme étant le plus grand film camerounais de tous les temps
SM: Tu as également une expérience internationale, comment la résumes-tu?
C’est vrai que j’ai travaillé avec des équipes étrangères au Cameroun et quelques fois à l’étranger, alors je résume ça Au travail et l’endurance. Mais pour le moment, j’estime que je suis encore au début de ma carrière, donc à l’étape d’apprentissage. En français facile, mon avenir et ma vraie carrière sont encore devant moi.
SM: Après des années d’échange à l’IFCPA / CRTV, tu décides de partager ton expérience via des ateliers: en quoi ça consiste?
OUI ; j’ai longtemps encadré les étudiants à L’ifcpa de la crtv qui est une école parapublique / étatique très couteuse pour le Camerounais moyen. Pour des raisons personnelles, j’ai décidé de m’éloigne ayant constaté que beaucoup avaient d’autres intentions que celle de permettre à cette magnifique école de solidifier sa réputation et ses enseignements.
J’ai toujours été animé et passionné par la transmission, parce que cette dernière ne présente que les avantages. Mes formations consistent à donner des bases du métier d’assistant réalisateur à ceux qui travaillent déjà dans le cinéma et aux aspirants cinéastes très passionnés, pour promouvoir le métier (assistanat de réalisation) et aussi pour leur faire découvrir un métier moins connu dans lequel ils peuvent se lancer / s’accrocher pour espérer faire un grande carrière cinématographique.
SM: Quelles leçons tires-tu de la première cuvée?
La première cuvée était constituée de personnes / stagiaires passionnés et assoiffée du savoir-faire. Avec de tels étudiants, on ne peut que se sentir utile et galvaniser.

SM: c’est quoi la suite des formations? Et comment faire pour y participer?
Avec mes partenaires, étant donné que l’industrie cinématographique / audiovisuelle est entrain de se mettre en place dans la sous-région, nous nous sommes mis d’accord pour l’organisation de deux session de formation (assistant réalisateur) par an de 5 semaines chacune. La prochaine formation se déroulera au mois d’Aout 2021, et chaque stagiaire devra débourser une petite sommes de 200 000 FCFA seulement qui constitue les frais de sa propre prise en charge (transport, déjeuné, achat gadget, déplacement des formateurs…)
SM: quel est le profil requis pour postuler à cet atelier d’une part et pour être premier assistant d’autre part?
Pour assister à mes ateliers, il faut au préalable avoir déjà travaillé (n’importe quel poste) dans au moins deux (2) plateaux de cinéma. Et je conseil toujours à mes stagiaires de travailler comme 3ème ou 2ème assistant réalisateur au moins dans 5 plateaux, avant de se lancer comme 1er assistant. Cela permet de mieux enraciner ses connaissances et de bien constituer son carnet d’adresse au fil des ans / projets ; ainsi lorsqu’on passe à l’étape de 1er assistant réalisateur, on devient incontournable pour les projets professionnels
SM: c’est quoi un projet professionnel pour toi ?
C’est un projet dans lequel toutes les étapes de faisabilités sont respectées et exercées avec rigueur. Car c’est à travers ce genre de projet que nous apprenons de nouvelles choses / techniques qui nous seront utiles plus tard
SM: tu as reçu plusieurs propositions de t’implanter à l’étranger, mais tu les as décliné ; pourquoi ?
Parce que la vie et l’avenir se trouvent en Afrique, et le paradoxe c’est que les africains même l’ignorent. L’Afrique c’est le seul continent ou les hommes / femmes vivent encore comme des êtres humains. La température en Afrique est chaleureuse et les Hommes sont hospitaliers.
C’est vrai que j’ai reçu concrètement trois (3) propositions ; une proposition d’un ami pour aller travailler comme assistant réalisateur de l’extrême dans un environnement glacial au nord du canada, une autre propose d’un réalisateur congolais qui voulait que je m’installe en Belgique pour travailler dans ses futurs films, et en fin une proposition (rien à voir avec le cinéma) venantde mon EX compagne française qui souhaitais qu’on s’installe définitivement en France.
Je suis habitué à me mouvoir comme je veux et à vivre un peu à l’africaine (de manière improvisée), mais ceux qui connaissent bien l’environnement occidental vous diront que ce n’est pas très possible de vivre ainsi là-bas.

SM: après un sondage auprès de certains jeunes et moins jeunes réalisateurs, il ressort que certains hésitent à t’appeler dans leurs projets parce que tu couterais trop cher et tu les snobs parfois, on dit aussi qu’on ne voit presque pas dans les avants premières au Cameroun ; est-ce vrai ?
J’avouer que je suis très exigent, pragmatique et objectif dans ma façon de travailler, parce que mon but c’est atteindre l’excellence et de permettre aux personnes avec qui je travaille de me donner le meilleur d’eux-mêmes et vice versa. Moi je suis dans certains forums de cinéma très restreint et je vois comment certains grands réalisateurs africains et européens choisissent leurs techniciens ; la réputation, la recommandation et la qualité de tes précédents projets sont vitales lorsque tu aspires à travailler ou côtoyer un niveau plus élevé.
Moi j’encourage énormément ceux qui se lancent dans la réalisation constante des films, parce qu’honnêtement sans eux l’industrie ne se dessinerait pas à l’horizon comme c’est le cas actuellement ; en français facile, il nous faut des films, bons ou mauvais il nous faut des films. Mais à titre personnel, je dis aussi que c’est bien d’introduire la qualité dans ce qu’on fait. Car quand tu fais bien ce que tu fais, sur le temps tout le monde sera gagnant. Mais si ton but est juste de te voir à la télé et de porter le nom REALISATEUR / ACTEUR, alors je pense sincèrement que moi (ENGO) j’ai rien à faire à tes cotés parce que chez moi le travail bien fait prévaut sur l’exhibition.
Si aujourd’hui je suis sollicité à partager (enseigner) mon expérience à travers l’Afrique, c’est aussi parque les films dans lesquels j’ai travaillé parlent à ma place. C’est aussi grâce à ces films (mon CV et à ma réputation) que certaines productions panafricaines viennent me chercher dans mon ghetto au quartier Ekounou à Yaoundé, me payent un billet d’avion en première classe et me logent dans les hôtels 4 étoiles, juste pour être le 1er assistant réalisateur dans leur film. Je vous prend un exemple basique, est ce que vous savez que le film « enterrés » de Françoise ELLONG, va me permettre d’être le 1er assistant réalisateur d’au moins trois (3) réalisateurs européens qui envisagent tourner leur long métrages en Afrique ? Alors je reste ouvert à tous les jeunes réalisateurs (même sans argent) qui souhaitent me solliciter, mais il faudrait que le projet soit ambitieux, solide et avec une bonne équipe ; à partir de là je leur donnerais le meilleur de moi-même.
Concernant ma non présence aux avant-premières ou en salle, je vais être clair la dessus ; A moins que ce soit une invitation formelle, Je ne sors pas de chez moi et payer mon argent que pour aller regarder les œuvres artistiquement (quantité technique + artistique du film) bien faites. Je ne me laisse pas entrainer par les émotions des masses / public ou les stars, je regarde les choses en profondeur et j’écoute beaucoup la bonne critique.
SM: Tu as annoncé l’année dernière la rédaction d’un livre dédié à cette profession: que va-t-on y trouver et à quand la sortie?
Lors de mon très long confinement à Brazzaville au Congo en 2020, j’ai lu un très grand nombre de livres en ligne sur les succès story des grands de ce monde. Et les jeunes assistants réalisateurs que je formais de ce côté-là, me posaient tout le temps la question « monsieur ENGO, racontez-nous encore comment vous avez fait pour entrer et s’implanter ainsi dans le cinéma professionnel qui est presqu’inexistant en Afrique centrale ?». Ils voulaient connaitre dans les moindres détails mon parcours personnel et professionnel, car c’était sans doute la premières fois qu’ils voyaient un africain exercer ce métier d’assistanat de réalisation avec une telle passion et une incroyable précision ; j’ajoute qu’ils étaient tous stagiaires à DUEL MATAMBI, la série tv dans laquelle j’étais le 1er assistant réalisateur.
Alors l’idée m’est venue instinctivement, pourquoi ne pas raconter cette histoire via un livre que je vais vendre ? Raison pour laquelle, j’ai intitulé ce livre « le cinéma m’a sauvez ». Qui n’est pas un livre dédié au métier d’assistant réalisateur, mais plus tôt à mon parcours personnel. Etant donné le trop plein des choses à dire sur moi-même, ce livre sortira au plus tôt en 2028 et sera édité par un ami écrivain canadien qui apprécie énormément le travail que je fais.
SM: On ne saurait terminer sans parler un petit peu du festico ; que présage l’édition 2021? Des innovations ou des particularités?
Le festival international du film d’humour et de comédie, dénommé FESTICO se tiendra du 08 au 12 juin 2021 à Yaoundé et au sein de cinq (5) autres villes périphériques. Pas vraiment d’innovations particulières, mais comme habitude avec un grand nombre d’activités en salle et en plein air.

SM: ENGO, il se dit que tu es dans les loges, et que se sont ces loges la qui te parrainent dans ta carrière cinématographique et qui poussent les gros partenaires (CANAL+, TV5MONDE, FRANCE VOLONTAIRES, éventuellement NETFLIX…) à mettre beaucoup d’argent dans ton festival FESTICO par an, on voit même les blancs venir travailler au FESTICO. Il se dit également que la condition pour obtenir cet argent serait de ne pas soutenir les plus jeunes et de porter le même tee-shirt chaque jour.
(Rires)
Est-ce que ce sont les loges qui font le travail à ma place ? Je travaille dans les coulisses du cinéma depuis 2021, et j’estime même que je n’ai pas encore fait le premier pas vers la réussite. Ceux qui me connaissent personnellement vous diront, chaque fois que je travaille je le fais à fond et sans état d’âme. Si à cette étape de misère que je pense encore être, on trouve que j’ai derrière moi une loge qui me téléguide, je me demande ce qu’ils diront quand j’aurais atteint ce que moi je considère comme étant mon point d’achèvement.
Les partenaires investissent sur moi et mes projets parce que je suis transparent, ouvert et crédible. Raison pour laquelle je fais très attention à ma réputation. Les jeunes français et françaises que vous apercevez dans les effectifs de l’association / festival FESTICO, c’est l’émanation d’un partenariat que j’ai conclu avec la structure française (FRANCE VOLONTAIRES) chargée de l’envoie des volontaires français à travers le monde pour travailler au sein des associations et collectivités crédibles. Chaque année depuis 2013, tous mes partenaires locaux et étrangers reçoivent un rapport détaillé (écris + photos + vidéos) de mes activités et chacun peut constater que son soutien / argent à également servi à quelque chose de bien. Et nous sommes l’un des rares festivals à communiquer intensivement tout au long des années, ça aussi les partenaires adorent. Et aussi mon nom / image n’apparait jamais dans les scandales bancales et les buzz intempestifs. Avec une telle réputation personnelle et professionnelle comment voulez-vous que les partenaires et réalisateurs sérieux m’évitent ? Au lieu de chercher à bien travailler pour s’améliorer dans leurs domaines respectifs, les gens cherchent plus tôt à plaire. Moi je ne cherche pas à plaire ; j’impose le respect par mon travail, mes agissements, ma franchise, ma passion, mon honnêteté et ma simplicité. Aujourd’hui, Les jeunes doivent savoir que la confiance se mérite et qu’une bonne fondation te garantit une carrière à très long terme et avec des personnes ou structures sérieuses. Il faut se faire remarquer par le travail et éviter les piges lies à la facilité, car Tout ce qui arrive facilement repartira facilement ; c’est un principe de l’univers et de la vie.
Effectivement que je porte (visuellement) le même tee-shirt tous les jours. Je tiens à rappeler que par an, je me fais livrer au moins 500 tee-shirts FESTICO identiques de plusieurs couleurs par mes différents partenaires. Malheureusement dans notre société, les valeurs ont tourné le dos et la bassesse / médiocrité s’est installée. Je ne suis pas riche, mais je suis prêt à mettre ma main au feu que je peux employer beaucoup qui changent de vêtement chaque jour et qui conduisent des voitures d’occasion. Les africains doivent apprendre à être et non à vouloir toujours paraitre ; PUTAIN MAIS C’EST QUOI CE COMPLEXE D’INFERIORITE QUE NOUS DEVELOPPONS DANS NOS SOCIETES ? Comment quelqu’un au 21ème siècle peut penser qu’on est grand parce qu’on a une garde-robe fournie de friperies et un garage avec un tas d’acier que les autres n’utilisent même plus chez eux ? Pour moi la grandeur c’est d’abord la matière grise et la réussite c’est lorsqu’on laisse un héritage immatériel prospère aux générations futures, raison pour laquelle j’investi 90% de mes revenus dans les projets futuriste (applications, festival, formation, Start up, marque de vêtement, livres…), c’est travers ça que dans 500 à 800 ans on dira qu’il y a eu un certain ENGO FERDINAND SYLVERE qui nous a fait découvrir que les choses pouvaient se faire autrement. Si j’achète un voiture et des chaussures aujourd’hui, il est evident que je vais encore en acheter d’autre dans 3 ou 4ans ; mais mon application FESTICO une fois mis sur pied, fonctionnera jusqu’à la fin des temps. Pour moi le matériel n’a aucune valeur futuriste, rend les gens paresseux et dépendants. Ailleurs, les sociétés se développement parce que les gens en ont dans le cerveau et se mettent ensemble pour réaliser des grands projets historiques et vitaux pour leurs descendants ; mais chez nous en Afrique, je constate malheureusement que nous sommes encore à dire qu’on est grand ou grande parce qu’on a acheté une paire de chaussure dans un magazine vitré, une voiture d’occasion au port, parce qu’on fait bruler sa peau, parce qu’on a reçu une greffe venant d’une cousine qui réside en occident ou encore parce qu’on bavarde trop dans les réseaux sociaux. Alors que, quand je m’amuse souvent à entamer des conversations avec mes jeunes stagiaires occidentaux sur leurs projets d’avenir, ils te parlent du nucléaire et des projets de société qui auront un impact à long termes sur le monde ou les populations. Je pense que nous (noirs africains) devons impérativement changer de vision et penser comment devenir grands dans tous les azimuts, en gardant nos valeurs fondamentales

Entretien mené par Steve KOUONANG pour Septième Magazine, numéro de Mars 2021, que vous pouvez télécharger ici