C’est certainement l’homme le plus en vue du cinéma camerounais ces dernières années. Il est dans cet océan tumultueux du cinéma camerounais un spécimen particulier. Ebenezer Kepombia alias Mitoumba est parti de rien, d’acteur à réalisateur puis producteur et même commercial de ses oeuvres. D’ailleurs ce dernier volet, il le défend autant qu’il peut: le cinéma pour Mitoumba est, comme le disait André Malraux (ministre français de la culture et écrivain) « au-delà de l’art, une industrie ».
Au départ moqué par bon nombre de cinéastes, il est aujourd’hui celui qui fait l’unanimité. Mais au-delà, Mitoumba se positionne comme le nouveau parrain du cinéma camerounais. Il révèle des nouveaux talents, et parfois même ceux déjà connus. Muriel Blanche, l’une de ses protégées fait son bonhomme de chemin et propose depuis bientôt trois ans, un long métrage au moins par an. Que dire de Emy Bassong et Rigobert Tamwa récemment récompensés aux Sotigui et aux Canal 2’or; ils n’ont pas manqué de le remercier pour la place qu’il leur a donné dans son projet Madame… Monsieur, et qui leur a donné une visibilité certaine. Paul Stevek (pour Habiba), Elisabeth Cynthia (Madame… monsieur saison 1 notamment) deux scénaristes de talents ont collaboré avec lui et ils sont nombreux qui dans les métiers de l’ombre font leur chemin à ses côtés.

Après la génération des Bassek Ba Kobbio, des Cyrille Masso, voici venue peut-être la génération Mitoumba. Il est de façon bien discrète aux côtés de nombreux projets qu’ils soutient sans tambour ni trompette. Sa trajectoire inspire désormais plus d’un. Et nombreux sont ceux qui se bousculent pour travailler avec lui. Et pour cela, il n’hésite pas à recruter sur différents projets des jeunes de renom ou prometteur pour les révéler ou les amener à participer à ses expériences.

Mitoumba n’a pourtant de cesse de le dire, il faut se former. Et pour finir, il rappelle bien que le cinéma doit aussi nourrir son homme. la passion c’est bien mais il faut qu’il y ait une industrie qui fasse du cinéaste un homme accompli et non un homme clochardisé. Il faut trouver le juste milieu entre le business et l’art.

Au centre donc du Game en ce moment par la force de sa trajectoire, de sa réussite, de sa résilience et de sa disponibilité à participer plus que jamais à l’essor du cinéma, celui qui est parti des salles de classe en tant enseignant pour un monde où il ne maîtrisait rien est devenu malgré lui… le nouveau parrain du cinéma camerounais.