Dans un message sur sa page Facebook, le producteur, réalisateur et acteur Benjamin Eyaga a ouvertement fustigé la Crtv, appelant ses collègues via des mots à peine voilés à ne pas traiter avec la chaîne publique Camerounaise. Son message a été appuyé par un autre mastodonte du petit écran Camerounais, Ebenezer Kepombia Aka Mitoumba. Les deux producteurs critiquent la lenteur des paiements. Il faudrait s’armer de beaucoup de patience et être prêt à aller à l’hôpital pour se faire soigner d’une tension artérielle très élevée.
La Crtv boudée par les cinéastes Camerounais.
Le rejet de la Crtv ne se limite pas aux simples critiques sur le net, sans doute l’expression d’un ras-le-bol permanent. La plupart des producteurs n’incluent plus la Crtv dans leur plan de distribution. Et ceux qui y vont sont généralement des intrépides ou ceux qui n’ont pas encore goûté aux lenteurs. Elles sont sans doute leurs raisons qui dans un contexte donné prend tout son n sens. Mais force est de constater que ce mode de fonctionnement n’est pas adapté du tout au monde de la production et de la distribution audiovisuelle. Il faut nécessairement remettre les choses dans l’ère du temps. Force est de constater que les séries et films Camerounais communiquent partout sauf sur la Crtv.
Quid de Crtv production ?
Qu’est donc devenue Crtv production ? A une époque, il en a été question. Suscitant chez les cinéastes et producteurs de contenus audiovisuels beaucoup d’espoir et d’excitation. Mais la joie a été de courte durée. Tout s’est éteint comme un pétard mouillé… Bref, on en a plus de nouvelles depuis des années. Le recrutement de Gérard Nguele à la Crtv avait suscité tout autant d’espoirs. Mais tout semble se résumer aux espoirs. A l’heure où les fictions télévisuelles prennent de l’ampleur et que des chaînes comme Canal+ multiplient les créations originales, embauchent et dénichent les talents locaux, la chaîne locale reste désespérément sur le banc à regarder les autres jouer sur son terrain. Autant de frustrations qui se traduisent par des sorties de plus en plus virulentes, moqueuses quand ce n’est pas simplement l’ignorer. La Crtv, s’il en est question pour elle, doit faire un effort de redorer son blason auprès des producteurs locaux, d’alléger les pratiques vis-à-vis de ceux-ci et prendre sa place de locomotive.
