
Martial E. Nguea, parle de la place de la critique et de la renaissance de celle-ci dans le contexte camerounais bien complexe…
Positions critiques
Ce vendredi et samedi (19 et 20 août 2022) le temps de deux jours, les critiques de cinéma de CINEPRESS se soumettront à un exercice fastidieux. Cela remonte à depuis plus années qu’un tel exercice n’avait plus lieu déjà dans l’univers du cinéma Camerounais. Il s’agira d’une rencontre autour de la rédaction pratique des contenus d’une critique de film. Ce sera aussi un Tiers-lieu de la fabrique des discours sur notre cinéma et son rendu soit en presse écrite, télévisuelle ou radiophonique et internet. Le fléau des médias sociaux. Il fait y être de toutes les façons.
Cela faisait longtemps. Mais le temps est le maître-mot dans notre environnement. Il s’impose et expose la nudité du schéma du débat intellectuel actuel autour de l’art critique et la critique d’art. Le cinéma prend à nouveau les coeurs du public. Des films passent et emportent la sympathie du public aussi diversifié. L’art du débat intervient à nouveau. Les Néocinephiles formés à l’école des formats de diffusion complexes ( téléfilms, films, séries, etc ..) produisent des discours qui gangrènent le corps social. Les mots parlent. Les émotions s’affolent. Les théories courent. Personne pour les arrêter. EIles ont leur sens. Leurs émetteurs sont sans filtres. Les relais médiatiques crament sous le fil de l’actualité. L’activité est lucrative à une échelle bien pensée. Leur langage aussi.
La psychologie du consommateur des images produites par les nôtres sans doute à leur destination, aussi est mise au travail. C’est encore le cinéma.
Les soupapes des gains financiers et opportunistes priment. Le prétexte est une certaine industrie de la relance du cinéma.
Que non!
Entre le septième art senti par soi-même, définit par soi et le formalisme, il y a à nouveau cadre du débat.
Les soupapes des gains financiers et opportunistes priment. Le prétexte est une certaine industrie de la relance du cinéma.
Que non!
Interrogeant même la structuration en cours, plusieurs failles sont exposées. Le cinéma a une grammaire ou un langage cinématographique. Sa maîtrise est noble. C’est là que surgit un des objectifs de la critique qui est de former le public à ce travail. Les éléments de ce langage sont une priorité pour se comprendre. De quoi parle-t-on ? Quelle est la préoccupation centrale de cette oeuvre? Comment elle se construit ? Il sera donc question de mettre en lumière les rôles de tout le monde dans le processus de ce film. Donc révéler des dimensions visibles et invisibles de ce œuvre surtout des thèmes. Mais la critique s’est dissoute. Ostraciée par ses propres clivages. Les mots de la critique sont attendus. Non pas pour critiquer dans le sens local mais pour débattre, pour discourir et prendre position.
Il faut qu’il ait des positions appréciables et désagréables de la critique sur un film pour lui donner vie. Ce n’est guère reluisant que les cinéastes seuls imposent leurs »plaisirs » d’avoir enfanter une œuvre au public. Il ne faudrait pas non plus que ce public très divisé, exulte de ces moments de jouissance ponctuelle à lui imposer par la publicité, sans grand savoir de la grammaire du cinéma, pour se laisser prendre au piège.
Le cinéma a une grammaire ou un langage cinématographique. Sa maîtrise est noble. C’est là que surgit un des objectifs de la critique qui est de former le public à ce travail.
La critique doit revenir avec ses mots et ses regards. Ce formalisme n’a que trop duré.
Il est donc impératif de revoir sa plume pour ne pas prendre de plumes. La position critique est donc ce voyage dans les mots séduisants et perçants qui développent l’esprit critique de ces œuvres/images et susciter un regard neuf.
On assure ainsi nos véritables positions critiques.
– Martial Ebenezer Nguéa.