
Le producteur, réalisateur et acteur Blaise Christian SITCHET a présenté au public de Yaoundé et Douala un coup double. Deux films de fiction intitulés Le galérien et A malin, malin et demi. Deux films qui laissent bien voir que le réalisateur bien qu’installé aux Etats-Unis depuis belle lurette n’a rien perdu de son attache à son pays d’origine. Et pour cause, ses films s’inscrivent dans les sujets de société les plus basiques de la société camerounaise contemporaine.

Le Galérien, est un film qui raconte l’histoire d’un étudiant qui, bardé de diplôme dans une filière ronflante est réduit à vivre dans un taudis, une chambrette en planche, au bord de l’insalubrité la plus criarde. Et son activité quotidienne est celle de bendskinneur (chauffeur de taxi-moto). Au Cameroun, pendant longtemps, et jusqu’à présent, le métier de moto-taximan est le symbole des étudiants qui ont « raté » leurs vies et n’ont pas trouvé mieux. Si à la fin, le galérien se trouve une porte de sortie, son parcours n’en est pas moins jalonné d’embûches. On a un film qui n’est pas campé dans les salons meublés, mais réellement dans les quartiers de l’habitant moyen de la ville de Douala, pour ne pas dire de la majorité.
Le second film, A malin, malin et demi, est une comédie pure ; et comme le précédent, il parle d’une histoire dans laquelle plusieurs camerounais se reconnaissent soit comme bourreau, soit comme victime. C’est l’histoire d’un « benguiste » (camerounais vivant en Occident) qui se fait arnaquer par son petit-frère ; ce dernier lui fait extorque de l’argent en lui faisant croire qu’il lui a trouvé un terrain et construit un bel immeuble.

La réaction du public pendant les projections de ces deux films n’a laissé tirer qu’une leçon essentielle. Les camerounais n’ont définitivement déserté les salles, ils ont besoin d’être distraits, de voir leurs vedettes à l’écran et surtout qu’on leur raconte les histoires de chez eux. Et sur ce point là, Blaise Christian Sitchet a coché presque toutes les cases.
Paul Stevek K.