Un discours très sérieux sur la démocratie en Afrique francophone dans une comédie bien menée à la Mamane.
L’Afrique est plus que jamais secouée par des soubresauts violents. Comme les affres de l’enfantement, les contractions se font de plus en plus pressantes et sont de plus en plus rapprochées. La jeunesse et la société civile grondent et les dinosaures et autres dictateurs cèdent soit sous le poids de l’âge ou sous celui du temps et de la pression (Burkina Faso). Le Gabon, la RDC, le Congo Brazza… interpellent.
C’est dans ce contexte que Mamane, le chroniqueur de Radio France Internationale annonce la sortie de son film Bienvenue au Gondwana, une république Très très démocratique dont on tous ou presque devenus un peu citoyens.
Ceux qui s’attendaient à un film léger à la hauteur de chroniques rigolotes sont déçus. Mamane montre avec ce film ses talents de narrateur, de scénariste et de réalisateur. Il n’a pas dérogé à l’empreinte africaine en implantant ces deux « sages »(?). Lesquels à la fin donneront peut-être la vraie leçon de cette affaire: au-delà de tout ce cirque politico-démocratique, il y a des enjeux qui nous dépassent. Mangeons, buvons et profitons de la vie et « tarvaillons à la beauté des choses » (quand on ne travaille pas les belles choses).

Mais au-delà de tout ça, Mamane est resté très sérieux. Même s’il nous a servi une belle comédie comme il faut avec un casting panafricain, il n’a pas versé dans la digression. Il a gardé le secret de l’identité de Président Fondateur (ou n’a-t-il pas trouvé acteur à la pointure de Président Fondateur?)
Mamane est resté dans des plans serrés, pas très ouverts, des intérieurs… comme si on tournait en rond et étaient pris dans une cage. Il s’est bien, permettez-moi l’expression, foutu de la gueule de la communauté internationale (que fait la MONUSCO en RDC?) et de ces observateurs qui à la fin ont peut-être d’autres motivations bien basses… Comme dans une pièce de théâtre, il a prit le son de mettre ses personnages comme dans des tableaux afin qu’ils puissent sortir leurs venins de répliques en nous regardant dans les yeux. Eh oui, parce qu’à la fin, Mamane renvoie les africains à leurs vomissures car, l’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite est liberté ».

On a un beau film, cinématographiquement abouti, un savant regard occident sur l’Afrique, mais cette fois de la bouche d’un fils du terroir.
Et si tout ça n’était à la fin qu’une comédie, que dis-je une tragi-comédie? Si les enjeux et le jeu était ailleurs?
Mamane nous a emmené au Gondwana et on a été bien fiers de voir enfin ce beau pays situé au nord de nulle part et au sud de partout en Afrique… francophone.